L'IUCN (ou UICN) en bref

Fondée en 1948, l'IUCN (International Union for Conservation of Nature and naturals resources, ou UICN en  français (Union Internationale pour la Conservation de la Nature ou encore Union mondiale pour la nature) est la plus grande organisation mondiale de conservation. Elle regroupe aujourd'hui 77 Etats, 112 agences gouvernementales, 735 ONG, 35 affiliés et quelque 10 000 scientifiques et experts de 181 pays en un partenariat mondial sans équivalent. Sa mission consiste à influencer, encourager et aider les sociétés du monde entier en vue d'assurer la conservation de l'intégrité et de la diversité de la nature et de faire en sorte que toute utilisation de ressources naturelles soit équitable et écologiquement durable. Dans le cadre de diverses conventions internationales, elle a aidé plus de 75 pays à préparer et à mettre en oeuvre des stratégies nationales de conservation et de sauvegarde de la diversité biologique. Elle emploie environ 1000 personnes basées pour la plupart dans ses 42 bureaux régionaux et nationaux, à l'exception d'une centaine de collaborateurs qui travaillent au siège à Gland, en Suisse.

Pour en savoir plus sur l’ I.U.C.N., visitez le site www.iucn.org (en anglais, certaines parties en français).

 

Liste rouge  -  Red list  (éléments)

L’IUCN a publié en 1997 (puis en 2000, 2003 et 2004 en version augmentée et mise à jour) une liste des espèces menacées, qu’elles soient végétales ou animales. Il s’agit de la Liste rouge, ouvrage de référence scientifique dans le domaine de la conservation.

La Liste rouge de l'IUCN se fonde sur des données scientifiques provenant de plus de 7 000 membres volontaires de la Commission de la Sauvegarde des Espèces (CSE), organe interne de l'IUCN. Elle est régulièrement mise à jour et est reconnue comme le meilleur guide officiel sur la situation de la biodiversité mondiale. Les critères utilisés par l'IUCN pour évaluer le risque de disparition de milliers d'espèces et de sous-espèces sont pertinents pour toutes les espèces et toutes les régions de la planète.

S'agissant des plantes, la Liste rouge 2000 de l'IUCN (The IUCN Red List of Threatened Plants) répertorie 5 611 espèces végétales menacées ou considérées à risque, dont un grand nombre d'arbres, ces derniers ayant fait l'objet d'évaluations plus approfondies. Mais, à peine 4% des espèces connues ayant été évaluées, le pourcentage réel des espèces menacées est assurément beaucoup plus élevé. En effet, si le nombre total des espèces menacées est très modeste au regard du nombre total des plantes existantes, c'est tout simplement parce que la plupart n'ont pas encore été étudiées sous l'angle des risques auxquels elles sont exposées. Si l'on prend pour exemple le groupe des conifères, pour lequel les données sont les plus complètes, la proportion d'espèces menacées (16%) suggère que les risques pour les plantes pourraient être comparables à ceux qui pèsent sur certaines espèces animales.

Outre les indications relatives au risque d'extinction des espèces, la Liste rouge fournit des informations sur leur répartition, l'évolution de leurs populations, leurs habitats, les principales menaces dont elles font l'objet, ainsi que sur les mesures de conservation en cours et requises. En bref, elle offre une vision sans précédent des divers processus contribuant à la disparition des animaux et des plantes.

Les connaissances de base sur l'état de la diversité biologique condensées dans la Liste rouge pourront être mises à profit par les responsables de la conservation et des politiques connexes du monde entier afin d'établir les priorités et de prendre les mesures qui s'imposent.

Depuis la publication de la Liste rouge 2003, 15 633 entrées ont été ajoutées et 3 579 espèces ont fait l'objet d'une nouvelle évaluation. La Liste des espèces menacées compte maintenant 7 266 espèces animales et 8 323 espèces de végétaux et de lichens. Au total, 784 espèces animales et végétales sont aujourd'hui considérées comme éteintes et 60 espèces supplémentaires ne survivent qu'en captivité ou en culture.

L'analyse de 2004 montre que les espèces menacées sont souvent concentrées dans les zones à forte densité démographique, et notamment dans une grande partie de l'Asie et dans certaines zones d'Afrique. L'un des principaux défis de la conservation consistera donc à concilier la pression exercée sur l'environnement par de grandes populations humaines et la protection de la diversité biologique dont tant de gens dépendent.

Depuis 2003, la Liste rouge a connu quelques changements significatifs, notamment quelques sérieuses aggravations, comme pour l'olivier de St Hélène (passant d'Eteint à l'état sauvage à Eteint), la corneille d'Hawaï (de En danger critique d'extinction à Eteint à l'état sauvage), le puffin des Baléares (de Quasi menacé à En danger critique d'extinction), un grand lézard de l'île d'Hispaniola, Celestus warreni (de Quasi menacé à En danger critique d'extinction), et un bégonia africain, Begonia oxyanthera (de Quasi menacé à Vulnérable).

Mais il y a également eu des cas d'amélioration, comme pour la loutre d'Europe (de Vulnérable à Quasi menacé) et le pigeon impérial de l'île Christmas (de En danger critique d'extinction à Vulnérable).

Cette nouvelle analyse souligne également l'importance du soutien international en matière de sauvegarde de la diversité biologique. De nombreux pays présentant une forte concentration d'espèces menacées ont un faible revenu national brut (RNB) par personne et sont incapables de mettre en œuvre les mesures de conservation requises sans aide internationale.

“On sait déjà que 15 589 espèces sont menacées d'extinction mais il s'agit là d'une sous-estimation importante de leur nombre véritable car seule une petite partie des espèces connues ont fait l'objet d'une évaluation. Beaucoup reste à faire pour mieux connaître des habitats particulièrement riches en espèces, tels que les forêts tropicales ou les écosystèmes d'eau douce ou marine, ainsi que certains groupes revêtant une importance majeure pour la diversité biologique, comme les invertébrés, les végétaux et les champignons” a déclaré Craig Hilton-Taylor, Chargé de Programme pour la Liste rouge.

Que ce soit directement ou indirectement, le déclin des espèces est essentiellement dû à l'homme. La destruction et la dégradation des habitats constituent les principales menaces mais il faut y ajouter la surexploitation aux fins de production alimentaire ou pour le commerce des animaux de compagnie ou des produits médicamenteux, l'introduction d'espèces, la pollution et les maladies. Le changement climatique est également de plus en plus incriminé.

“Il est évident que les menaces pesant sur nos espèces sont sérieuses et s'aggravent. Nous pouvons continuer à évaluer et à déplorer la perte de la biodiversité mondiale ou nous pouvons agir ! Nous devons redéfinir et repenser la manière dont la société doit réagir à cette menace mondiale. L'Homme est responsable de la plupart des menaces qui pèsent sur la biodiversité et l'Homme seul pourra permettre d'éviter que de nombreuses espèces ne s'éteignent. Il y a de nombreux exemples d'espèces sauvées alors qu'elles étaient au bord de l'extinction comme le rhinocéros blanc du Sud et le putois à pieds noirs et, tout autour de la planète, des milliers de personnes totalement dévouées font de leur mieux pour renverser la tendance actuelle. Mais cela ne peut pas continuer à être la responsabilité de la communauté environnementale uniquement. Les gouvernements et les entreprises doivent également s'investir” estime Achim Steiner, le Directeur général de l'IUCN.

Comment les plantes menacées sont elles déterminées et classées ?

Plusieurs catégories ont été définies par l’IUCN pour différencier les degrés de menace pesant sur les taxons (la notion de taxon étant plus précise que celle d’espèce, car elle différencie chaque sous-espèce ou variété).

Le schéma ci-dessous est extrait du document Catégories et Critères édité par l'IUCN. Il présente les catégories actuellement utilisées.

Dans l’ordre de vulnérabilité décroissante on trouve ainsi les catégories suivantes (les abréviations entre parenthèses se rapportent à l'appellation de la catégorie en langue anglaise) :

ÉTEINT (EX)  :  Un taxon est dit Éteint lorsqu’il ne fait aucun doute que le dernier individu est mort. Un taxon est présumé Éteint lorsque des études exhaustives menées dans son habitat connu et/ou présumé, à des périodes appropriées (rythme diurne, saisonnier, annuel), et dans l’ensemble de son aire de répartition historique n’ont pas permis de noter la présence d’un seul individu. Les études doivent être faites sur une durée adaptée au cycle et aux formes biologiques du taxon.

ÉTEINT À L’ÉTAT SAUVAGE (EW)  :  Un taxon est dit Éteint à l’état sauvage lorsqu’il ne survit qu’en culture, en captivité ou dans le cadre d’une population (ou de populations) naturalisée(s), nettement en dehors de son ancienne aire de répartition. Un taxon est présumé Éteint à l’état sauvage lorsque des études détaillées menées dans ses habitats connus et/ou probables, à des périodes appropriées (rythme diurne, saisonnier, annuel), et dans l’ensemble de son aire de répartition historique n’ont pas permis de noter la présence d’un seul individu. Les études doivent être faites sur une durée adaptée au cycle et aux formes biologiques du taxon.

EN DANGER CRITIQUE D’EXTINCTION (CR)  :  Un taxon est dit En danger critique d’extinction lorsque les meilleures données disponibles indiquent qu’il remplit l’un des critères A à E correspondant à la catégorie En danger critique d’extinction (voir section V du document Catégories et Critères édité par l'IUCN) et, en conséquence, qu’il est confronté à un risque extrêmement élevé d’extinction à l’état sauvage.

EN DANGER (EN)  :  Un taxon est dit En danger lorsque les meilleures données disponibles indiquent qu’il remplit l’un des critères A à E correspondant à la catégorie En danger (voir section V du document Catégories et Critères édité par l'IUCN) et, en conséquence, qu’il est confronté à un risque très élevé d’extinction à l’état sauvage.

VULNÉRABLE (VU)  :  Un taxon est dit Vulnérable lorsque les meilleures données disponibles indiquent qu’il remplit l’un des critères A à E correspondant à la catégorie Vulnérable (voir section V du document Catégories et Critères édité par l'IUCN) et, en conséquence, qu’il est confronté à un risque élevé d’extinction à l’état sauvage.

QUASI MENACÉ (NT)  :  Un taxon est dit Quasi menacé lorsqu’il a été évalué d’après les critères et ne remplit pas, pour l’instant, les critères des catégories En danger critique d’extinction, En danger ou Vulnérable mais qu’il est près de remplir les critères correspondant aux catégories du groupe Menacé ou qu’il les remplira probablement dans un proche avenir.

PRÉOCCUPATION MINEURE (LC)  :  Un taxon est dit de Préoccupation mineure lorsqu’il a été évalué d’après les critères et ne remplit pas les critères des catégories En danger critique d’extinction, En danger, Vulnérable ou Quasi menacé. Dans cette catégorie sont inclus les taxons largement répandus et abondants.

DONNÉES INSUFFISANTES (DD)  :  Un taxon entre dans la catégorie Données insuffisantes lorsqu’on ne dispose pas d’assez de données pour évaluer directement ou indirectement le risque d’extinction en fonction de sa distribution et/ou de l’état de sa population. Un taxon inscrit dans cette catégorie peut avoir fait l’objet d’études approfondies et sa biologie peut être bien connue, sans que l’on dispose pour autant de données pertinentes sur son abondance et/ou sa distribution. Il ne s’agit donc pas d’une catégorie Menacé. L’inscription d’un taxon dans cette catégorie indique qu’il est nécessaire de rassembler davantage de données et n’exclut pas la possibilité de démontrer, grâce à de futures recherches, que le taxon aurait pu être classé dans une catégorie Menacé. Il est impératif d’utiliser pleinement toutes les données disponibles. Dans de nombreux cas, le choix entre Données insuffisantes et une catégorie Menacé doit faire l’objet d’un examen très attentif. Si l’on soupçonne que l’aire de répartition d’un taxon est relativement circonscrite, s’il s’est écoulé un laps de temps considérable depuis la dernière observation du taxon, le choix d’une catégorie Menacé peut parfaitement se justifier.

NON ÉVALUÉ (NE)  :  Un taxon est dit Non évalué lorsqu’il n’a pas encore été confronté aux critères.

 

Les critères précisant la menace s'appliquent aux 3 catégories du Groupe Menacé : EN DANGER CRITIQUE D’EXTINCTION (CR), EN DANGER (EN), VULNÉRABLE (VU).

Pour tout savoir et comprendre sur les catégories et critères, téléchargez le document au format pdf  (en français) édité par l'IUCN.

La liste rouge actualisée de toutes les espèces menacées est disponible sur le site www.redlist.org (en anglais).

 

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